La saperie
Traditionnellement, la Saperie ouvre toujours la Marche. Celle-ci porte un costume qui évoque celui des troupes du Génie qui constituaient
la tête de colonne des armées du XIXème. Les théories quant au port du tablier de toile divergent et aucune n’a pour l’instant pu être véritablement vérifiée. La thèse la plus répandue voudrait que les marcheurs d’Entre-Sambre-et-Meuse se soient, dans un premier temps, équipés dans des dépôts de l’armée française et aient portés des tabliers de cuirs. Avec le temps, ces tabliers se seraient dégradés et auraient été remplacés par des tabliers de toile. Une autre thèse indique quant à elle que le tablier de toile serait bel et bien le tablier original des sapeurs
de nos Marches. Ceux-ci seraient en fait une parodie des sapeurs de l’Empire qui s’inscrirait dans le climat anti-napoléonien de l’après 1815.
Signalons en outre que les sapeurs sont les héritiers d’un folklore plus ancien, celui des hommes sauvages. Il s’agissait d’hommes portant
des tuniques recouvertes de feuilles et qui ouvraient la route des cortèges et processions à coups de haches ou de massues. Des photos attestent de la présence de ces hommes sauvages dans nos processions jusque dans les années ’50 à Fosses-la-Ville. On rencontre encore ces « Hommes Sauvages » dans d’autres manifestations folkloriques de nos régions comme lors de la ducasse de Mons, à l’occasion du combat entre saint Georges et le Dragon.
Le Sergent-Sapeur qui conduit la Saperie est également un héritier de traditions plus anciennes que nos Marches. On peut en effet considérer
qu’il est le descendant des massiers qui précédaient les cortèges et processions depuis le Moyen-Age, comme en attestent des oeuvres représentant l’Ommegang de Bruxelles ou les cortèges de rentrée académique de l’Université de Louvain. La filiation est ici assez claire lorsqu’on peut voir un Sergent-Sapeur porter une masse d’arme (bien que le plus souvent celle-ci soit remplacée par une bêche – appelée également louchet- ou plus rarement par une scie ).